Michel Hazanavicius
Pasticheur génial de toutes les formes cinématographiques et prodige de la réalisation, Michel Hazanavicius compte parmi les metteurs en scène français et internationaux les plus inventifs.
Après des études à l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy, il débute sa carrière à la télévision et participe à l’écriture de sketchs pour Les Nuls sur Canal+. Il signe plusieurs spots publicitaires et co-réalise pour la chaîne cryptée, en compagnie de Dominique Mézerette, La Classe américaine : Le Grand détournement, un montage d’extraits de classiques de la Warner Bros., redoublés et détournés sur l’exemple de Lily la tigresse de Woody Allen.
Cette réussite, aussi surprenante que drôle, dévoile un style inimitable : parodie, citations visuelles, décalage ou révérence et irrévérence envers le cinéma de patrimoine.
Il écrit et met en scène le court métrage Échec au capital et prend part aux projets de ses anciens complices des Nuls, comme Dominique Farrugia pour les besoins de Delphine 1, Yvan 0.
Il coécrit par ailleurs les films Le Clone de Fabio Conversi et Les Dalton de Philippe Haïm.
Son premier long métrage Mes amis, avec Yvan Attal, Serge Hazanavicius, Karin Viard et Mathieu Demy, se conçoit comme une satire grinçante de la télévision et de l’univers des sitcoms.
Il fonde la société de production La Classe américaine, en hommage à son téléfilm iconique, et travaille aux côtés de Mandarin Cinéma, Gaumont et M6 Films sur l’adaptation des aventures de l’agent secret OSS 117, imaginées par Jean Bruce.
OSS 117 : Le Caire, nid d’espions et OSS 117 : Rio ne répond plus, avec Jean Dujardin, inoubliable dans le costume d’Hubert Bonisseur de La Bath, sont d’immenses succès critiques et publics.
Devenues cultes, les deux œuvres parodient avec brio le cinéma d’espionnage des années 1950 et 1960 et la saga James Bond, tout en portant un regard aiguisé sur l’Histoire contemporaine et la géopolitique.
Produit par La Petite Reine, The Artist est un véritable tour de force artistique, inspiré du cinéma muet et des mélodrames des années 1920 et 1930.
Cette prodigieuse et inventive mise en abyme de l’industrie cinématographique, tournée en noir et blanc et accompagnée de cartons, offre à Jean Dujardin et Bérénice Bejo d’exceptionnelles partitions d’acteurs. Le comédien se voit décerner le Prix d’Interprétation Masculine au 64ème Festival de Cannes.
Triomphe mondial, The Artist, que le metteur en scène a monté lui-même, obtient plus d’une centaine de récompenses parmi lesquelles trois Golden Globes, sept BAFTA et six César dont Meilleur Film, Meilleur Réalisateur et Meilleure Actrice pour Bérénice Bejo.
La consécration ultime a lieu à Los Angeles lors de la 84ème Cérémonie des Oscar où le film remporte cinq statuettes : Meilleur Film, Meilleur Réalisateur, Meilleur Acteur pour Jean Dujardin, Meilleure Musique pour Ludovic Bource et Meilleurs Costumes pour Mark Bridges.
Il devient alors le deuxième long métrage muet de l’histoire du cinéma à décrocher le trophée hollywoodien du Meilleur Film et la deuxième œuvre, dont le financement n’est pas essentiellement américain, couronnée de ce prix.
Le cinéaste change de registre et travaille à nouveau aux côtés de Bérénice Bejo sur The Search, un drame poignant évoquant la guerre en Tchétchénie, lointainement inspiré des Anges marqués de Fred Zinnemann.
Ce nouvel opus est présenté en compétition au Festival de Cannes.
Le réalisateur revient sur la Croisette avec Le Redoutable, adapté d’Anne Wiazemsky, qui met en scène Louis Garrel, méconnaissable et prodigieux en Jean-Luc Godard, pris dans le tumulte de Mai 1968.
Citant les exceptionnelles audaces visuelles et sonores du maître aujourd’hui disparu, le film reçoit cinq nominations aux César.
Avec Le Prince oublié, Michel Hazanavicius signe un conte familial et une ode à l’imaginaire, avec notamment Omar Sy, François Damiens et Bérénice Bejo.
Il surprend et réussit un nouveau défi artistique dans Coupez !, projeté en Ouverture du 75ème Festival de Cannes. Ce remake du film japonais Ne coupez pas ! plonge Romain Duris, Bérénice Bejo, Grégory Gadebois, Finnegan Oldfield, Matilda Lutz, Jean-Pascal Zadi, Sébastien Chassagne, Raphaël Quenard et Lyes Salem dans les affres du tournage d’une série Z. avec des zombies.
Michel Hazanavicius prépare actuellement son premier long métrage d’animation intitulé La Plus précieuse des marchandises, tiré d’un conte de Jean-Claude Grunberg.
Comme acteur, il apparaît sous forme de clin d’œil dans La Cité de la peur d’Alain Berberian, Jacky au Royaume des filles de Riad Sattouf, la série Platane d’Éric Judor ou encore Réalité, Au poste ! et Incroyable mais vrai de Quentin Dupieux.
Récemment, il publie chez Allary Éditions les dialogues complets de son téléfilm culte La Classe américaine.
L’ouvrage détourne les classiques Larousse des années 1980 et propose un dispositif critique et des illustrations originales du cinéaste.
Michel Hazanavicius préside le Conseil d’Administration de La Fémis, l’École Nationale Supérieure des Métiers de l’Image et du Son, depuis quatre ans.